First, I’d like to point out that Valentine’s day is today, and that I chose this subject on purpose, because it’s a day to celebrate relationships as a whole, once you remove all the commercial crap that it’s become entangled with.
Growing up, I’ve always been painfully aware of my gender. I was always told in one way or another that being a man was better: I threw like a girl, I wasn’t fearless like a man, I couldn’t share things with my father that had anything to do with mechanics or metal or wood because I wasn’t a guy, I had to be pretty because I was a girl, etc. As a result, I dressed like a guy, talked in a lower voice, got interested in cars, walked with a swagger- just so I could prove people wrong. I wanted to let them know that I was just a good- or could be just as good. I never was. Most often, I was looked over and described as weird because I wasn’t clearly labelled. I had a hard time building trust and my opinions were often drowned out by louder, more confident voices. You could say I just happened to meet a lot of shitty humans, which in some way would be true, but it doesn’t diminish the fact that shitty humans exist and running into one will always be a possibility.
I recently went through a phase where I tried to deny that there was any difference. And I shunned everything that separated guys from girls. I kept thinking “Why can’t people just be people?” I wanted something that was fair… Unfortunately, in my effort to promote this unity, I was ignoring half the problem. I started having health problems related to my reproductive system and was forced to concede that no man will ever have to face the annoyance of having blood flowing periodically out of an orifice on a (hopefully but rarely) regular basis and be forced to accept that it’s completely normal- so there is at least one difference there.
I felt a comforting camaraderie when I discovered a wonderful musician had made an entire album based on her experiences with endometriosis, and I found I could relate. I realized my personality had been strongly shaped by having been sexually abused by someone I trusted with my life. I listened to a show about feeling perpetually and painfully aware of the fear of walking alone at night and learning to keep your keys between your knuckles just in case, and I knew it already because I do it too. I felt the shame of being catcalled and not being able to do anything about it for fear of endangering myself even more- because if someone isn’t afraid to treat you openly like a piece of meat, what else can they do. And, maybe worst of all, I became more and more aware that typical men don’t think all this exists. That maybe we’re paranoid, that we’re too emotional. And maybe we are. But that doesn’t erase the reality of it. It doesn’t eliminate the possibility of things happening.
But it also doesn’t absolve us from responsibility. And that’s the hardest part. When people say you shouldn’t dress provocatively because it’s just “asking for it”, I think that it’s true because that’s the world we unfortunately live in, but the responsibility falls onto both present parties. Every time. We are living in a community, in a society. That means we build relationships with people and we must live together, respecting each other. We must tell each other when the other is out of line, but we must also support the other and help make everything better as much as we can. And we must stick together. This “you’re not like me so you don’t know what it’s like” is not a valid excuse. Because no one knows exactly what it’s like to be someone else, but everyone knows what it’s like to feel happy, or sad, betrayed or in love, and everyone wants to be treated with an even amount of respect. Dividing people who want to fight together is counter-productive.
So let’s all respect each other today. Let’s build good relationships together.
Happy Valentine’s Day.
PS: I reserve the right to talk about sex, gender and categorizing for Valentine's Day next year.
Tout d'abord, je voudrais souligner que c’est aujourd’hui la Saint-Valentin, et que j'ai choisi ce sujet volontairement, parce que c'est un jour pour célébrer les relations dans leur ensemble, une fois qu’on supprime toutes les conneries commerciales qu’on y a associées.
En grandissant, j'ai toujours été très consciente de mon sexe. On me disait toujours d'une façon ou d'une autre qu'être un homme c'était mieux: que je lançais comme une fille, que j'étais pas courageuse comme un homme, que je pouvais pas partager avec mon père des choses qui avaient quelque chose à voir avec la mécanique ou le métal ou le bois parce que j'étais pas un dude, que je devais être jolie parce que j'étais une fille, etc. En conséquence, je me suis habillée comme un gars, je m’efforçais de parler avec une voix grave, je me suis intéressée aux voitures, je marchais avec une attitude. Je voulais prouver que les gens avaient pas raison. Je voulais leur faire savoir que j'étais juste ou que je pouvais être aussi bonne qu’un homme. Je l'ai jamais été. Le plus souvent, on me regardait et on me voyait comme une créature étrange parce que j'étais pas clairement étiquetée. J'ai eu du mal à établir des liens avec les autres et mes opinions étaient souvent étouffées par des voix plus fortes et plus confiantes. On pourrait dire que j’ai juste rencontré beaucoup d'humains merdiques par le passé, ce qui pourrait être vrai, mais ça ne diminue en rien le fait que des êtres humains merdiques existent et qu'il y ait toujours une possible interaction avec.
J'ai récemment traversé une phase où j'ai essayé de nier qu'il y avait une différence entre les gars et les filles. Et j'ai évité tout ce qui séparait les garçons des filles. J'ai continué à penser "Pourquoi les gens ne peuvent-ils pas juste être des gens?" Je voulais quelque chose de juste ... Malheureusement, dans mes efforts pour promouvoir une telle unité, j'ignorais la moitié du problème. J'ai commencé à avoir des problèmes de santé liés à mon système reproducteur et j'ai été obligé d'admettre qu'aucun homme ne devra jamais faire face à l'ennui d'avoir du sang qui coule périodiquement (ou rarement, mais ça on l’espère moins) hors d'un orifice et d'accepter que c’est complètement normal - il y a donc au moins une différence là.
J'ai senti une camaraderie réconfortante quand j'ai découvert qu'une musicienne merveilleuse avait fait un album entier basé sur ses expériences avec l'endométriose, et j'ai trouvé que je pouvais très bien comprendre. Je me suis rendu compte que ma personnalité avait été fortement façonnée par le fait d'avoir été abusé sexuellement par quelqu'un en qui j'avais confiance dans ma vie. J'ai écouté une émission sur le fait de sentir perpétuellement et douloureusement la peur de marcher seule la nuit et d'apprendre à garder ses clés entre les doigts juste au cas où, et je le savais déjà parce que je le fais aussi. J'ai ressenti la honte de me faire siffler après et de ne pouvoir rien y faire de peur de me mettre encore plus en danger, car si quelqu'un n'a pas peur de te traiter ouvertement comme un morceau de viande, quoi d’autre est-ce qu’ils sont capables de faire? Et, peut-être le pire de tout, je suis devenu de plus en plus consciente que les hommes typiques ne pensent pas que tout ça existe. Peut-être bien qu’on est parano, peut-être bien qu’on est trop émotives. Mais ça efface pas la réalité. Ça élimine pas la possibilité que des choses de même arrivent pour de vrai, et que desfois, on a raison d’avoir peur et de vouloir de protéger.
Mais ça ne nous décharge pas non plus de nos responsabilités. Et c'est la partie la plus difficile. Quand les gens disent qu’on devrait pas s’habiller de façon provocatrice parce que c'est comme si on demandait à se faire violer, je pense que c'est vrai parce que c'est le monde dans lequel on vit malheureusement, mais la responsabilité revient absolument aux deux parties présentes. À chaque fois. On vit dans une communauté, dans une société. Ça signifie qu’on construit des relations avec les gens et qu’on doit vivre ensemble, en nous respectant les uns les autres. On doit dire quand l'autre dépasse la limite du correct, mais on doit également soutenir l'autre et les aider à faire tout le mieux possible autant qu’on le peut. On doit vivre ensemble. Le «t'es pas comme moi alors tu sais pas ce que c'est», c'est pas une excuse valable. Parce que personne ne sait exactement ce que c'est que d'être quelqu'un d'autre, mais tout le monde sait ce que c'est de se sentir heureux, ou triste, trahi ou amoureux, et tout le monde veut être traité avec un respect égal à l’autre. Et tout le monde le mérite. Diviser les gens qui veulent se battre ensemble, c’est contre-productif.
Alors, respectons tous les autres aujourd'hui. Construisons de bonnes relations ensemble.
Joyeuse saint Valentin.
PS: je me réserve le droit de parler du sexe, du genre, et la catégorisation pour la saint-valentin de l’an prochain.